Investir en bourse n'est pas seulement une question de chiffres et de données économiques ; c'est aussi un exercice mental où les émotions et les biais cognitifs peuvent vous jouer des tours. Ces biais, qui sont des erreurs systématiques de pensée, peuvent fortement influencer les décisions d'investissement, souvent au détriment de l'investisseur. Voici quelques-uns des biais, les plus courants auxquels les investisseurs sont confrontés :
1. Le biais de confirmation : ce biais se manifeste lorsque les investisseurs recherchent, interprètent ou se rappellent des informations de manière à confirmer leurs croyances préexistantes. Par exemple, un investisseur qui croit fermement dans une entreprise particulière pourrait ignorer les signaux négatifs et se concentrer uniquement sur les nouvelles positives, renforçant ainsi sa décision initiale, même si elle est erronée.
2. Le biais d'excès de confiance : de nombreux investisseurs surestiment leurs capacités à choisir les bonnes actions ou à chronométrer le marché. Ce biais les conduit à prendre des risques excessifs, pensant qu'ils ont un "flair" pour les investissements gagnants, ce qui peut entraîner des pertes significatives.
3. L'aversion à la perte : ce biais décrit la tendance des individus à préférer éviter les pertes plutôt qu'à réaliser des gains équivalents. En bourse, cela se traduit souvent par la réticence à vendre une action en perte, dans l'espoir qu'elle remonte, ce qui peut empirer la situation.
4. Le biais d'ancrage : l'ancrage survient lorsqu'un investisseur s'attache à une référence initiale, comme le prix d'achat d'une action, et prend des décisions en se basant sur cette référence, plutôt que sur l'évaluation actuelle du marché.
5. Le biais de représentativité : les investisseurs peuvent être tentés de juger la qualité d'une entreprise en se basant sur des schémas simplistes ou sur des caractéristiques qui semblent similaires à des succès passés, même si ces analogies sont trompeuses.
Le Trading : Un Jeu de Hasard ?
Contrairement à l'investissement à long terme, le trading implique d'acheter et de vendre des actions ou d'autres actifs financiers sur de courtes ou moyennes périodes, dans le but de tirer parti des fluctuations de prix. Bien que cela puisse sembler une stratégie lucrative, des études montrent que le trading actif est souvent contre-productif pour la plupart des investisseurs individuels. Les statistiques révèlent que la majorité des traders amateurs finissent par perdre de l'argent à long terme.
Le trading demande une expertise extrême, une discipline rigoureuse, et même une part de chance pour réussir de manière cohérente. Sans ces éléments, le trading s'apparente davantage à un jeu de hasard, où les probabilités sont souvent contre le joueur. Certains experts vont jusqu'à affirmer que, compte tenu des risques élevés et des pertes probables, il pourrait être plus rentable d'aller au casino, où au moins les règles du jeu sont transparentes et les probabilités connues d'avance.
Le trading, par nature, induit fortement des biais cognitifs. L’excès de confiance, par exemple, pousse souvent les traders à surestimer leur capacité à prédire les mouvements du marché, tandis que l'ancrage les incite à se baser sur des prix de référence passés plutôt que sur des données actuelles. De plus, l'aversion à la perte peut inciter les traders à garder des positions non rentables dans l'espoir qu'elles remontent, entraînant des pertes supplémentaires.
La Méthode Passive : une solution éprouvée
Face à ces biais cognitifs et à l'échec souvent constaté du trading, de nombreuses études suggèrent que la meilleure approche reste une méthode d'investissement passive et diversifiée. Plutôt que de tenter de battre le marché, ce qui expose à des risques d'erreurs et de biais, l'investissement passif consiste à répliquer la performance d'un indice global, comme un ETF monde.
Cette stratégie permet de minimiser les risques associés aux décisions émotionnelles et à l'excès de confiance. En diversifiant largement les investissements et en évitant de tenter de "timer" le marché, les investisseurs peuvent espérer obtenir des rendements stables et cohérents à long terme, tout en réduisant le stress lié à la gestion active.
Solutions :
Les biais cognitifs peuvent être coûteux pour les investisseurs, mais il est possible de les atténuer en adoptant des stratégies spécifiques :
1. Éducation continue : comprendre les biais cognitifs est la première étape pour les éviter. Plus vous êtes conscient de ces pièges, plus vous serez capable de les repérer et de les contourner.
2. Diversification : répartir vos investissements sur plusieurs classes d'actifs et secteurs réduit l'impact des décisions émotionnelles basées sur un seul investissement.
3. Planification à long terme : en établissant une stratégie d'investissement basée sur des objectifs à long terme, vous êtes moins susceptible de prendre des décisions impulsives influencées par des biais tels que l'excès de confiance ou l'aversion à la perte.
4. Suivi régulier mais non obsessionnel : il est important de suivre vos investissements, mais sans réagir de manière excessive aux fluctuations à court terme. Un suivi trop fréquent peut exacerber les biais cognitifs et conduire à des décisions précipitées.
5. Investissement passif : comme mentionné précédemment, une approche passive, telle que l'investissement dans un ETF monde, réduit le besoin de prendre des décisions actives susceptibles d'être influencées par des biais.
En conclusion, la reconnaissance de ces biais cognitifs, léducation et l'adoption d'une approche d'investissement passif et diversifié peuvent aider les investisseurs à améliorer leurs performances tout en limitant les risques inhérents aux décisions basées sur les émotions.