Le Crowdfunding, ou financement participatif connaît actuellement un fort essor. D’abord utilisé pour des projets artistiques, ce mode de financement s’est vite généralisé à d’autres domaines tel que l’immobilier, l’entrepreneuriat ou encore pour des projets spin-off au sein de grosses entreprises.

Le terme crowdfunding est souvent utilisé pour désigner toutes les formes de financements participatifs. Néanmoins, celui-ci renvoie uniquement à « l’equity based crowdfunding ». Quésako ? Cela signifie que le crowdfunding renvoie uniquement aux financements participatifs vous permettant d’investir sous la forme de prises de participation au capital. Vous détenez alors une partie d’une entreprise sous forme d’actions ou d’obligations en échange d’une somme que vous aurez versée. En retour, vous pouvez percevoir des dividendes(pour les actions) ou coupons (pour les obligations) mensuels, trimestriels ou annuels sur la somme versée. Généralement, en immobilier, les dividendes /coupons sont versés annuellement.

Néanmoins,en immobilier, nous retrouvons plus fréquemment la forme de financement obligataire « In Fine ». Durant une période donnée (et définie lors de la souscription) vous allez accumuler des intérêts calculés sur votre somme investie. Votre somme investie vous est rendue à la fin et les intérêts vous seront versés à échéances définies. Par exemple, pour un projet immobilier de 36 mois dans lequel vous investissez 10 000€ à 10%/an vous aller recevoir 10% de la somme totale implémentée des intérêts chaque année puis vos 10 000€ à 3 ans. Vous allez donc accumuler 1 000€ la première année, 1 100€ la deuxième et 1 210€ la troisième année avec vos 10 000€ soit un gain de 3 310€ en 36 mois. En immobilier, les projets peuvent être : de la promotion (constructions neuves) ou des opérations de marchand de bien (achat –rénovation et/ou changement de destination – revente). Le ticket d’entrée est souvent de l’ordre de 1 000€ (voire 100€ pour certains).

Autre point important : le crowdfunding diffère du crowdlending. Le crowdlending est un système basé sur le principe de prêt rémunéré. En effet, vous aller toucher des intérêts mensuels, trimestriels ou annuels mais le résultat est connu à l’avance. A contrario, le rendement du crowdfunding dépend de plusieurs paramètres et n’est pas assuré alors que le rendement du crowdlending est connu à l’avance. Dans le crowdfunding, le taux affiché n’est qu’un taux cible prévisionnel. Rien ne garantit que cela sera bien ce taux qui sera appliqué au fils des années et à l’échéance de l’investissement. Dans le crowdlending c’est bien le taux affiché qui sera appliqué également le plus souvent sous un mode in fine, comme décrit ci-dessus. Mais attention, dans tous les cas, cela ne veut pas dire que l’entreprise va vous donner absolument le rendement affiché que ce soit en crowdlending ou crowdfunding. Si celles-ci font faillite ou que les résultats ne sont pas bons ou que le plan ne se passe pas comme prévu, vous risquez de ne pas toucher tout court le rendement voire de perdre une partie du capital. Il faut vraiment retenir que dans le crowdfunding, le rendement est prévisionnel et dans le crowdlending, bien égal à ce qui est affiché.

En outre, le crowdfunding concerne généralement des montants plus importants que le crowdlending. Plus que le niveau de patrimoine, c’est l’appétence au risque qui est différente. En effet, le crowdfunding est un moyen de générer des gains plus importants mais avec un risque souvent plus important. Les rentabilités oscillent entre 7 et 12 %/an avant impôts pour le crowdfunding. La fiscalité applicable en France est celle des 30% de prélèvement forfaitaire unique. En Suisse, elle sera de zéro. En effet, que ce soit par revente d'actions ou détention d'obligations, les revenus issus et versés crowdfunding sont considérés comme provenant de valeurs mobilières (participations au capital d’entreprise par actions ou obligations).

Vous devez vous demander comment les entreprises qui lèvent ces fonds auprès de vous peuvent vous remettre 7 à 12% /an de rentabilité. Pour faire simple et encore une fois le plus souvent, votre investissement va servir à l’entreprise leveuse d’avoir les fonds propres nécessaires pour lancer l’opération. Généralement,tout est déjà bouclé en amont avec les banques et seule la partie fond propre, en totalité ou en partie manque à l’appel. Et ça là que la foule entre en scène ! Généralement, la part levée est relativement faible comparativement au coût global du projet et à la marge prévisionnelle pour l’entreprise. Remettre 10% sur cette petite partie est largement moins compliqué à réaliser que sur la totalité du projet. L’entreprise va préférer un peu rogner sur sa marge globale en vous payant 10% sur ce petit montant plutôt que de ne rien faire et donc de ne faire aucune marge si vous n’étiez pas là. Cela leur permet aussi d’accélérer leur croissance, les fonds propres nécessaires à l’opération (en partie ou totalité) étant financés par d’autres.

En conclusion, le crowdfunding (qui n’est pas le crowdlending) est très intéressant et permet de viser des rendements avant impôts entre 7 et 12% /an. Les horizons d’investissement vont généralement de 6 mois à 6 ans. Le crowdfunding est donc un parfait support pour investir son argent à moyen terme et faire tourner l’économie de manière vertueuse (surtout dans la promotion et la réhabilitation lourde) !