Commençons par définir les bases.

Contrairement à la photo illustrative de cet article, le 1% n'est pas ce que vous croyez. Yacht, voilier, golf, voitures et villas de luxe, non, nous n'allons pas parler de ça. En fait, s'il existe bien une tranche de la population où les inégalités sont les plus extrêmes, c'est bien au sein de la tranche du 1%. Mais de quoi parle-t-on ? Cela dépend des pays. En France, par exemple, en 2021, selon l'Insee, lorsqu'on parle du 1%, on parle de ménages avec plus de 2 millions de patrimoine (le patrimoine net et le patrimoine brut qui prend en compte les emprunts en cours sur l'immobilier, pour cette tranche de la population, sont quasiment identiques). L'Insee donne donc une définition patrimoniale du 1%, dans une vision de "stock". MAIS, il serait aussi juste de considérer le flux, c'est à dire le revenu. Selon l'observatoire des inégalités, pour faire parti du 1% en terme de revenus, il faudrait gagner plus de 7 500€ après impôts. Finalement, dans ce fameux 1%, vous avez une très grande majorité de gens "ordinaires" très loin de toutes les strass, paillettes, jet set, etc. La tranche des 1% les plus riches que ce soit en terme de revenu ou de patrimoine est pour majorité composée de travailleurs cadres ou entrepreneurs (j'exclu les retraités car cet article parle surtout de la population active). Donc non pas de panique, on ne va parler de choses inatteignables ou non reproductibles ! Pour information, selon la DGFiP, en 2002, pour faire parti du 0,1% en terme de revenu il faudrait avoir un revenu imposable plus de 1 million d'euros.

Ok, maintenant que les bases sont posées, on y va !

En fait, il n’y a jamais eu autant d’avis sur la façon d’épargner pour la retraite. Mais qu’en est-il des 1 % les plus riches dont on vient de parler ci-dessus ? Ceux qui ont réellement bâti une fortune solide et durable, sans coup de chance ni recettes miracles ?

Entre un ami persuadé de connaître l’avenir des marchés et la cacophonie d’analystes autoproclamés en ligne qui surfent sur la tendance du moment, il est parfois difficile de savoir à qui faire confiance.

Après une vie d'étude sur le sujet, les conclusions du Dr Thomas Stanley (théoricien des affaires qui a passé sa vie à étudier les riches dans un laboratoire aux USA et auteur du livre The Millionaire Next Door), reprises et observées en prospectif en ce moment même par sa fille, Dr Sarah Stanley (psychologue, chercheuse et experte en finance comportementale) sont sans appel : les plus aisés ne courent pas après des montages complexes ou des astuces secrètes.

Ils suivent une approche étonnamment simple… Et que tout le monde peut reproduire.


L’état d’esprit du "millionnaire d’à côté" (tiré du livre The Millionaire Next Door).

Prenons l’exemple de Paul.

Il a 48 ans, gagne avec sa femme environ 500 000 € par an. Sa femme dirige son propre cabinet de conseil.

Le couple a deux enfants qui étudient à l’étranger et leurs finances sont réparties entre plusieurs pays. Pourtant, rien d’ostentatoire. Pas de dépenses tape-à-l’œil, seulement des choix réfléchis.

Résultat : ils ont bâti un patrimoine net de 3,35 millions d'euros avec un objectif clair : arrêter de travailler avant 55 ans.

Voici comment leur fortune est répartie :

-Résidence principale : 1,2 millions d'euros, totalement payée.
-Investissement locatif : un appartement à Paris d’une valeur de 600 000 euros, qui génère un revenu régulier.
-Pensions de retraite : environ 600 000 euros dans des fonds de retraite privé.
-Investissements boursiers : 800 000 euros dans des fonds mondiaux diversifiés – aucun placement spéculatif.
-Liquidités : 150 000 euros mis de côté pour la flexibilité et les imprévus.

Rien n’est laissé au hasard.

Chaque élément a un rôle précis : la maison apporte la sécurité et le confort, les investissements boursiers assurent la croissance, l’immobilier locatif génère des revenus et joue son rôle d'actif de fond de portefeuille et de diversification patrimoniale (il y a tant à dire à ce sujet, beaucoup de fausses croyances et de biais, que cela mérite un article à part entière !) et la trésorerie offre la tranquillité d’esprit (fonds d'urgence etc.).

Si ce n’est pas déjà fait, commencez par dresser votre propre bilan patrimonial (d'ailleurs nous voyons ceci lors de nos séminaires).
Pas seulement le montant global, mais aussi la raison d’être de chaque actif.
Savoir pourquoi vous détenez un bien aide à prendre des décisions plus claires et à éviter les distractions.


Des portefeuilles simples… pour de grands résultats.

Regardons maintenant plus en détail l’approche de Paul pour sa retraite et ses placements.

On pourrait croire qu’un revenu élevé s’accompagne d’un portefeuille truffé d’actifs exotiques ou de fintech dernier cri.

En réalité :

-80 % en actions mondiales (les grandes entreprises du monde, comme il les appelle)
-20 % en obligations
-Aucun hedge fund.
-Aucune crypto.
-Aucun pari sur des startups “licornes”.

Seulement des fonds indiciels mondiaux diversifiés et des obligations solides.

Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est terriblement efficace :

-Fiscalement avantageux (PEA, AV par exemple).
-À faibles coûts.
-Pensé pour le long terme.

Les obligations apportent la stabilité et permettent de couvrir les dépenses lors de la retraite en période de turbulence par le revenu fixe qu'elles apportent. Elle jouent aussi le rôle de protection purement mathématique et évitent l'effet du bêta slippage.
Les actions assurent la croissance à long terme.

Toutes les données le confirment : une stratégie disciplinée et régulière surperforme généralement les approches complexes (et coûteuses), surtout une fois les frais, la fiscalité et les erreurs humaines pris en compte.

Les plus riches ne recherchent pas de frissons. Ils veulent des résultats.

Plus précisément : protéger leur pouvoir d’achat futur et garantir la sécurité financière de leur famille.

Gardez votre stratégie simple. Si vous avez envie de pimenter votre portefeuille avec du capital-risque (private equity) ou quelques ETF thématiques, pourquoi pas. Mais traitez cela comme un assaisonnement, pas comme le plat principal.

Liquidités, coûts et clarté.

Même pour la gestion bancaire, Paul applique les mêmes principes : simple et efficace.

Oui, il possède un compte dans une banque privée… mais pas pour le prestige. Et c'est un sujet qu'on aborde aussi en séminaire. Cela ne sert presque tout le temps à rien, sauf à payer plus de frais. Mais Paul a choisi ceci après avoir soigneusement évalué ce qu’il obtenait, combien cela coûtait et quelle valeur ajoutée cela apportait.

En dehors de cela ?
Pas d’enchevêtrement de comptes. Pas dix applications bancaires ni une chasse effrénée aux points de fidélité.

Il garde environ six mois de dépenses en liquidités :

-La moitié sur un compte épargne à bon rendement.
-L’autre moitié dans des fonds monétaires peu coûteux.

Et oui, encore une fois, on aborde ceci dans nos séminaires.

Ennuyeux ? Oui.
Efficace ? Absolument.

Les véritables fortunés ne se laissent pas éblouir par des produits financiers “brillants”.
Ils savent que les frais cachés et les offres trop alléchantes finissent souvent par coûter plus qu’ils ne rapportent.

À ce niveau, préserver la richesse est aussi important que la faire croître.

Connaissez exactement les frais que vous payez.

Allégez votre structure financière. Oubliez les gadgets et concentrez-vous sur l’efficacité.

Pourquoi cette stratégie fonctionne.

On pourrait se demander pourquoi des personnes riches choisissent une voie aussi “classique”, alors qu’elles pourraient suivre n’importe quelle stratégie.

La réponse est simple : parce que ça marche.

Ils savent que la richesse se construit avec des entreprises et des briques : en clair, avec des actions, du travail, le développement de son business et de l’immobilier.

Ils optimisent leurs décisions au fil du temps : réduction des coûts, optimisation fiscale, structuration des emprunts.

Ils pensent aussi au-delà des placements : bien-être familial, succession, testaments, assurances, gestion des risques.

En réalité, l’investissement n’est qu’un des nombreux piliers d'une planification financière solide.
Les autres sont souvent négligés, mais tout aussi importants.

Et côté investissements, ils se fient aux preuves, pas aux modes.
Pas de promesses miracles.
Pas de paris au hasard.
Pas de formules secrètes.

Juste des décennies de données solides et validées qui guident leurs décisions.

C’est lent.
C’est méthodique.
C’est ennuyant.

Mais c’est reproductible – et c’est là tout l’intérêt.

La plupart des gens ne gagneront jamais à la loterie ni ne feront fortune du jour au lendemain.
Mais la plupart peuvent bâtir une vraie richesse, significative, avec de la constance et un plan clair.

C’est ça, le véritable secret des 1 % pour une retraite réussie.

Conclusion.

Alors, qu’en tirer pour vous ?

-Clarifiez votre patrimoine – et le rôle de chaque actif.
-Bâtissez votre plan retraite sur des investissements mondiaux, diversifiés et peu coûteux.
-Gardez votre vie financière simple, efficace et transparente.
-Ignorez le bruit médiatique, concentrez-vous sur des objectifs à long terme.
-Et surtout, acceptez l’ennui. Car quand il s’agit de financer une retraite vraiment agréable, l’ennui est ce qui produit les meilleurs résultats.

Comprendre comment les 1 % préparent leur retraite est une première étape.
Passer à l’action, c’est ce qui fait la différence. Et c'est certainement ça, le plus difficile.